Selon une étude publiée mercredi par une revue médicale, une hausse importante de suicides chez les adolescents a été remarquée aux États-Unis juste après la mise en ligne de la série Netflix « 13 Reasons Why ». Ces suicides sont-elles vraiment liées à la série ou s’agit-il d’une simple coïncidence ?

Adaptée du roman de Jay Asher, la série « 13 Reasons Why » évoque les mystères autour du suicide d’une adolescente ayant tragiquement mis fin à ses jours. 13 cassettes qu’elle a enregistrées avant son passage à l’acte se retrouvent alors mystérieusement entre les mains de son camarade de classe deux semaines après sa disparition. Regorgeant d’énigmes, cette série mise en ligne par la plateforme Netflix le 31 mars 2017 avait immédiatement su retenir l’attention du jeune public et aurait incité les ados à commettre l’irréparable. Selon une récente étude, le taux de suicide chez les jeunes pendant les mois suivant la mise en ligne de la série aconnu une hausse de 13,3 % d’avril à juin 2017 chez les 10-19 ans.

Des résultats contradictoires

Une augmentation de 19 % a été constatée concernant les recherches sur les suicides et les moyens de passer à l’acte en juillet 2017 selon une étude parue dans le Journal of the American Medical. Et apparemment, nombreux sont ceux qui ont franchi le pas, notamment les adolescents. Selon l’étude parue mercredi, la hausse a été plus importante chez les filles avec plus de 21,7 % contre plus de 12,4 % chez les garçons.  

Cependant, une première étude affiche des résultats différents. Selon les travaux menés par des scientifiques de l’école de médecine de l’Université de l’Ohio, une hausse de suicide de près de 29 % a été constatée chez les garçons de 10 à 17 ans entre le 1er avril et le 31 décembre 2017. Le taux de suicides chez les filles situées dans la même tranche d’âge, quant à lui, n’a pas vraiment augmenté. Cette surmortalité n’a donc pas touché de manière significative les jeunes filles censées s’identifier à Hannah Baker (le personnage qui s’est donné la mort dans la série) contrairement aux idées reçues.

Netflix se défend de toute accusation

Selon Lisa M. Horowitz, chercheuse associée au programme intra-muros de l’Institut national de la santé mentale et co-autrice de l’étude : « Le suicide est un problème mondial et il est difficile d’en faire baisser le taux… La dernière chose dont nous avons besoin, c’est que quelque chose le fasse augmenter ».

Pour Netflix, ces résultats contradictoires sont une preuve que la série n’est pas la cause de cette hausse de suicides chez les adolescents. Un porte-parole de la plateforme explique : « Il s’agit d’un sujet d’une importance cruciale et nous avons travaillé dur pour nous assurer de traiter cette question sensible de manière responsable ».

Par ailleurs, Netflix avait déjà classé la série dans la catégorie TV-MA. Cela signifie que son contenu peut ne pas être approprié aux moins de 17 ans. La plateforme avait également inclus un avertissement au début de la série ainsi que dans les trois épisodes les plus marquants.

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